Lettre de l’Association pour le Désenclavement Aérien de Rennes-Bretagne ADARB aux élus de Haute-Bretagne
A. Vivre en Intelligence ?
Rappelons-nous comment par ce slogan un Maire de Rennes avait indiqué la voie à suivre pour faire de la métropole bretonne une ville européenne et une des plus dynamiques de France.
Pour cet homme politique il n’était pas question alors d’opposer toutes les forces qui composaient le tissu social et économique de Rennes. Au contraire, celui-ci a cherché à poursuivre sa vocation sociale tout en recherchant une coopération bien comprise de tous. Ainsi ont pu prospérer ensemble, les forces intellectuelles avec une des universités les plus en pointe de France, le logement social à Rennes devenu un modèle reconnu au plan national et le monde des entreprises (notamment dans le domaine de la recherche avec Atalante).
Aujourd’hui, un militantisme fort et le besoin d’agir pour le travail s’opposent au sein même de la municipalité. Faute d’avoir trouvé les entreprises répondant à tous les attendus écologistes, les friches industrielles progressent et la décroissance rennaise est visible.
De l’ambition de produire ensemble hier, nos politiques en responsabilité d’aujourd’hui sont passés à la peur de trahir des principes fixés par la doxa écologique. Et… ils abandonnent à d’autres le soin de bénéficier des retombées sociales et économiques qui auraient du profiter à l’ensemble des brétiliens et plus largement aux bretons.
Parmi les signes de démobilisation, l’absence d’une politique de transports internationaux aériens depuis la capitale bretonne est un symptôme flagrant de repli.
Ici à Rennes nos édiles se désintéressent, entre autres, d’un aéroport régional euro-méditerranéenindispensable au désenclavement régional sans même rechercher à y faire coexister des solutions favorables à l’environnement et celles fertiles en emplois et retombées économiques.
L’ADARB réclame une dynamique métropolitaine capable de « Vivre en Intelligence », car il est possiblede relier notre métropole à l’Europe et à la Méditerranée sans craindre de « brûler nos terres ». Il y a des solutions. L’ADARB en a exposé quelques unes regroupées dans son livret « Anticiper le changement » : Pour un éco-aéroport à Rennes.
B. Pour un Eco-aéroport européen à Rennes
A titre d’information ci-dessous quelques suggestions (non exhaustives) que nous avions déjà formulé en 2020 dans notre publication.
– Faire baisser les rejets carbonés en évitant la migration automobile de plus de 1,4 passagers de Haute-Bretagne vers les aéroports de Nantes, Brest ou Caen ou Paris en offrant davantage de destinations au départ de Rennes-Bretagne.
– Installation de bornes de solutions de compensation carbone à disposition des passagers dans l’aérogare à l’image de ce qui a déjà été mis en place dans l’aérogare Roissy-CDG.
– Aménagement du parking P1 (900 places) en centrale solaire à l’image de ce qui a été réalisé à l’aéroport de Montpellier permettrait une large autonomie électrique de l’aéroport de Rennes.
– Installer sur le tarmac des stations de carburant d’aviation durable,
– Valorisation de la biodiversité sur les réserves foncières de l’aéroport : adhésion de la SEARD à l’association « Aéro Biodiversité » (Fait).
– Solliciter des partenariats scientifiques locaux, etc.
– Sanctuarisation des 150 hectares d’espaces enherbés de la zone aéroportuaire permettant ainsi de casser la continuité urbaine dans le sud-ouest de l’agglomération et de lutter contre les effets de l’îlot de chaleur lié à l’urbanisation. En même temps, cette sanctuarisation permettra de protéger la faune et la flore des étangs d’Apigné en accord avec le projet de Rennes-Métropole « Vallée de la Vilaine ».
– Financer une politique de reforestation métropolitaine – à l’exemple des Aéroports de la Côte d’Azurassociée à des communes avoisinantes et à l’ONF – qui permettra à terme de compenser les émissions de CO2 causées par la hausse du trafic.
– Un plan d’exposition au bruit pour limiter les nuisances sonores, en collaboration avec les associations riveraines. Des propositions simples et efficaces ont été faites et méritent d’être étudiées constamment.
– Installation d’un système de monitorage bruit et trajectoires (à l’usage du public)
– L’aéroport de Rennes-Bretagne doit poursuivre son effort de certification ACA pour viser maintenant le niveau 3+ c’est à dire la neutralité carbone sur le site de l’aéroport.
– La création d’une alimentation 400Hz enterrée pour les avions et/ou un investissement dans les engins de piste électriques.
Il faut noter que certaines ont d’ores et déjà été reprises et réalisées par la SEARD. Nous les en félicitons et les encourageons à poursuivre dans cette voie.