Notre réaction à l’implantation d’une usine Safran sur le site de la Janais

Voici le message que nous avons fait parvenir à Madame Nathalie Appéré, Maire de Rennes et Présidente de Rennes Métropole concernant l’annonce de l’implantation d’une usine Safran à proximité immédiate de l’aéroport sur le site industriel de la Janais. Nos propos ont d’ailleurs été repris par l’édition rennaise de Ouest-France dans son édition du 1er mars 2023.

Madame la Maire de Rennes,

Notre association tient à vous féliciter à plusieurs titres pour le superbe « coup » que vous avez réalisé en invitant Safran à venir s’installer sur le site industriel de la Janais.

L’arrivée de cette belle compagnie renforce la vocation industrielle de ce site, véritable triangle d’or de la métropole rennaise, et aussi parce qu’elle montre que vous voyez un avenir au transport aérien… et vous avez raison d’y croire.

Car au fur et à mesure de sa décarbonation, le transport aérien sera le moyen de transport le plus rapide, le plus souple, le moins coûteux, le plus ouvert au monde et ayant le moins d’impact sur l’environnement.

C’est pourquoi nous vous encourageons à solliciter de la région Bretagne un éco-aéroport régional euro-méditerranéen performant à Rennes.

Bien cordialement.

L’ADARB dénonce aujourd’hui l’insuffisance des résultats de l’aéroport de Rennes-Bretagne

Comparés à ceux des autres plateformes aéroportuaires du grand-Ouest, l’ADARB  constate avec regret l’insuffisance des résultats de l’aéroport de Rennes-Bretagne.

Cette semaine encore à Brest la compagnie Volotea vient d’annoncer 4 nouvelles lignes vers Rome, Malaga, Olbia et Minorque. De même, les aéroports de Nantes ou Caen annoncent de nouvelles destinations pour la saison 2024…Rien ou si peu à Rennes où les gestionnaires se congratuleront pour entamer la prochaine saison avec la disparition de plusieurs de ses lignes euro-méditerranéennes.

Dans ce contexte, l’ADARB se doit de féliciter les décideurs brestois qui avec Volotea prévoient qu’à terme la base brestoise représentera jusqu’à 60% de la capacité proposée à Nantes-Atlantique, soit 5 avions basés et probablement plusieurs autres dizaines de nouvelles destinations. 

Brest et Volotea ont réussi à mettre sur pied en quelques mois ce que la mollesse des décideurs rennais n’arrive toujours pas à faire depuis l’abandon de NDDL : proposer une offre de transport rapide, populaire et accessible propre à désenclaver la Bretagne. Au contraire des rennais, l’équipe commerciale de l’aéroport de Brest, (dont certains membres oeuvraient auparavant pour la plateforme rennaise mais qu’on a pas su retenir), a réussi à mettre en valeur le potentiel de leur plateforme autant au niveau des élus locaux que des responsables de Volotea. Au contraire des rennais qui n’en ont pas voulu, les brestois ont su retenir chez  eux des entrepreneurs aériens (Celeste notamment).L’ADARB confirme que l’aéroport de la capitale bretonne est dans une position de grande fragilité. En effet, que se passerait-il si Air-France stoppe Roissy-CDG et Lyon, ce qui est hautement probable à court terme ? A cette allure, Rennes-Bretagne prend le droit chemin de Clermont, Limoges ou Angers, à savoir un aérodrome de seconde zone. Malheureusement les faits aujourd’hui confirment nos craintes, aucun projet d’envergure n’est annoncé à Rennes. L’opinion publique, la presse, les élus locaux et autres décideurs du monde économique local se rendent-ils compte de la situation catastrophique dans laquelle se trouve notre aéroport ?

L’ADARB dénonce l’incapacité et l’inconséquence de la SEARD, de ses actionnaires, des responsables économiques et de la Région Bretagne à faire décoller l’aéroport de Rennes-Bretagne. Ils offrent ainsi à leurs concurrents les millions d’euros de retombées économiques et les milliers d’emplois induits que l’aéroport de la capitale bretonne aurait pu produire avec l’exploitation de son énorme potentiel. 

Quoi qu’il en soit, les brétiliens continueront à utiliser les transports aériens depuis Brest, Nantes ou Caen. Ils emporteront avec eux les richesses économiques et sociales qui auraient du retomber à Rennes. La frilosité et le manque de dynamisme des gestionnaires et cadres rennais rappellent ceux des petits bourgeois alençonnais qui, en leur temps par peur des escarbilles, ont refusé le chemin de fer et l’ont regardé passer au Mans. On voit ce que cela a donné… A quand un rebond ? Nous l’attendons toujours à l’ADARB et continuerons à proposer et faire des suggestions.

Une gestion de boutiquier

– Alors que les brestois, dynamiques, volontaristes et unis, investissent au bon moment pour aider à la création d’une nouvelle compagnie (Céleste) et s’apprêtent à accueillir sur l’aéroport de Brest-Bretagne une base Volotéa avec 20 nouvelles destinations et 400 000 sièges vers l’Europe et la méditerranée , 

– Alors que les Nantais, qui accueillent plus d’un million de brétilliens par an,  continuent avec la même ambition à développer leur aéroport et à offrir de nouvelles destinations européennes en continuant d’aspirer vers eux les richesses bretonnes,

– Alors que le Conseil Régional de Normandie investit pour agrandir l’aéroport et augmenter l’offre au départ de Caen-Carpiquet, 

– Alors que le Conseil Régional de Bretagne prend conscience, enfin, de la nécessité de désenclaver la région et souhaite accompagner les aéroports de Brest et Rennes, 

que font les actionnaires et les gestionnaires de l’aéroport de Rennes-Bretagne ? Ils ne sont même pas capables de retenir EasyJet sur leur tarmac et ont rejeté l’offre de création d’une compagnie basée sur leur tarmac.

Comme des comptables timorés, en lieu et place d’investissements à « contre-conjoncture », Vinci et la CCI comptent leurs sous, ils les économisent, ils les mettent de côté et  espèrent investir plus tard quand les beaux jours reviendront. A ce moment là, leurs concurrents seront prêts à exploiter pleinement leur plateforme et toucher leur retour sur investissements…. Ce sera un coup rude pour la métropole de Rennes dont le dynamisme va, de fait, marquer le pas.

Ne parlons pas de la CCI dont ce n’est pas le métier mais de l’actionnaire Vinci immense opérateur international. Hé bien Vinci se montre à Rennes inefficace pour ouvrir la capitale bretonne à l’Europe et la méditerranée. 

En même temps, et c’est un comble, Vinci candidate à nouveau pour gérer l’aéroport de Rennes-Bretagne pendant les quinze années à venir et à signer la prochaine DSP  en 2025 !  

A l’ADARB on espère que la région Bretagne et son président sauront en juger la performance et faire un choix plus judicieux parmi les postulants délégataires.

Avec plus d’un million de bretons de haute-Bretagne qui prennent leur avion à Nantes c’est plus de 150 millions d’euros qui auraient pu être retenus pour irriguer la métropole rennaise et c’est plusieurs tonnes de Co2 dégagées inutilement par leur transport jusqu’à l’aéroport ligérien. L’ADARB attend des politiques locaux en responsabilités et des chefs d’entreprise bretons qu’ils comprennent enfin l’intérêt des retombées économiques et sociales qu’il y a à  désenclaver la haute-Bretagne avec un véritable aéroport euro-méditerranéen à Rennes.

Ouverture de la nouvelle ligne Transavia vers Marrakech

L’ADARB félicite toute l’équipe de l’aéroport de Rennes-Bretagne comme à chaque fois que celle-ci arrive à attirer sur son tarmac une nouvelle compagnie ou une nouvelle ligne en faveur du désenclavement euro-méditerranéen de la Bretagne et, en particulier, de la Haute-Bretagne. Merci aussi à toutes celles et ceux qui se sont battus pour aboutir à ce résultat, notamment Madame la Consule du Maroc.

Maintenant une bonne communication sera, nous en sommes sur, le gage du succès de cette ligne. A l’ADARB, nous sommes impatients de voir la même énergie déployée pour voir la création de nouvelles lignes euro-méditerranéennes avec les avions adaptés au marché rennais.

Les usagers de l’aéroport de Rennes-Bretagne demandent des explications

Il y a moins d’un an, Reginald Otten, directeur général adjoint d’EasyJet pour la France, déclarait dans les colonnes de Ouest-France1  « Il y a un potentiel, on a identifié Rennes comme une ville qui se développe fortement » quand sa compagnie annonçait de nouvelles liaisons vers Lisbonne et Londres, venant s’ajouter aux cinq destinations déjà desservies depuis Rennes vers Lyon, Genève, Porto, Nice et Toulouse. L’optimisme était encore de mise puisque l’article en question, daté du 20 novembre 2022, annoncait que « des nouveautés pourraient être dévoilées début 2023, à l’approche de la saison d’été qui débute en mars ».

Visiblement, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Aucune nouvelle ligne n’a été lancée pour la saison 2023 par EasyJet ni par aucune autre compagnie d’ailleurs. Quelques mois après, EasyJet annonçait mettre fin à ses liaisons vers Lyon puis vers Genève. Récemment, ces sont les deux liaisons vers le Portugal qui ont été supprimées. Etrange pour une compagnie qui voyait Rennes comme un aéroport à « fort potentiel » quelques mois auparavant.

Ces abandons, malgré d’excellents taux de remplissage, viennent s’ajouter aux dizaines de lignes déjà abandonnées depuis Rennes : Barcelone, Madrid, Palma, Montpellier, Lisbonne, Porto, Southend, Lyon, Genève, Southampton, Manchester, Exeter, Cork, Bordeaux, Strasbourg, Bruxelles, Rome, Casablanca… Dans le même temps plus au sud, Nantes Atlantique retrouve son niveau d’avant Covid avec plus d’une centaine de lignes directes annoncées pour la saison estivale 2024 et plus au Nord, Caen annonce avec enthousiasme le développement de son aéroport. 

L’ADARB ne peut que se poser des questions sur ce revirement soudain de la part d’EasyJet et sur les raisons qui ont poussé la compagnie anglaise à ce désengagement. Les usagers de la plateforme que nous représentons et parmi lesquels l’incompréhension est énorme – qu’ils utilisent l’aéroport pour le tourisme ou les affaires – sont en droit d’avoir des explications de la part de la SEARD2 sur les raisons de ce fiasco.

Aujourd’hui encore, le désenclavement de Rennes et de sa région semble être  l’otage d’enjeux politiques et économiques qui conduisent à l’attentisme, voire à la régression. Les premiers échos que nous pouvons avoir sur le prochain CDSP3 concernant l’exploitation de Rennes-Bretagne vont dans ce sens : repousser à plus tard les investissements, grande prudence et petits pas et, par faiblesse, s’en remettre à l’appétit insatiable de son voisin nantais.

1 Source : https://www.ouest-France.fr/economie/transports/avion/la-compagnie-aerienne-easyjet-affiche-ses-ambitions-en-bretagne-7ecf58ec-6ff4-11ed-9a8e-7d0229dcff58

2 Société d’Exploitation des Aéroport de Rennes-Dinard

3 Contrat de Délégation de Service Public

A quand la case Départ à l’aéroport de Rennes-Bretagne ?

L’ADARB pose la question à Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne :

 

A quand la case Départ à l’aéroport de Rennes-Bretagne ?

Résumé :

Alors que les prévisions d’agrandissements de l’aéroport de Nantes sont mises à mal par l’Etat, la position de l’ADARB en faveur d’une harmonisation des vols aériens entre les aéroports Grand-Ouest, notamment entre ceux de Rennes et Nantes, présente toujours la meilleure opportunité pour le désenclavement aérien de la Bretagne et du Grand ouest. 

Ceci, à peu de frais pour les Régions, sans quémander les crédits de l’état, sans difficultés techniques, avec un meilleur respect de l’environnement, avec une meilleure répartition des richesses induites par le trafic aérien, avec un aménagement équilibré des territoires et la création d’emplois sur l’ensemble des régions. 

L’ADARB propose qu’une répartition naturelle des vols euro-méditerranéens entre les deux métropoles répondra du mieux possible au problème de la saturation de l’aéroport ligérien.

En 2017,  afin de statuer sur la prolongation ou non du projet de NDDL, le gouvernement de l’époque a dépêché trois médiateurs pour consultation de toutes les parties prenantes afin d’éclairer sa décision. 

Le 31 août 2017, lorsque nous avons été reçus par les médiateurs de la république l’ADARB a développé et argumenté l’idée que le traitement des transports aériens courts et moyens courriers dans le grand Ouest passait par l’harmonisation des trois aéroports principaux du grand Ouest : Brest et, en priorité, Rennes et Nantes. Choix à notre avis préférable à celui de NDDL. Pourquoi ? 

Cette solution, aux moindres frais réunissait de multiples avantages en terme d’aménagement équilibré du territoire, de respect de l’environnement, du maintien des terres agricoles et des bassins aquifères, des retombées mieux réparties des richesses ainsi crées. De même ce choix permettait la création d’emplois et témoignait d’une meilleure expertise de la réalité des trafic aériens en Europe.   

Face aux médiateurs, notre proposition a été écoutée attentivement. Peut-être même a-t-elle contribué à   la décision finale. D’ailleurs en annonçant l’abandon de NDDL, le premier ministre de l’époque n’a-t-il pas encouragé les bretons et particulièrement les responsables rennais à développer leur aéroport « s’ils le veulent »(sic) ? 

L’ADARB n’a pas cessé depuis ce temps de démarcher les chefs d’entreprise, les responsables régionaux et métropolitains sur l’opportunité qui s’offrait à eux. Par pusillanimité, ils n’en n’ont rien fait. Sans doute attendaient-ils que tout vienne de l’Etat ? C’est pourtant du ressort des responsables régionaux.

Six années d’inaction ont passé depuis. Les aéroports de Brest et Rennes voient leur trafic diminuer et pas seulement du fait du Covid. Ce sont leurs parts du marché qui se sont faites aspirer par l’aéroport de Nantes. En 2023, la plupart des aéroports français ont repris, voire même dépassé, le trafic de 2019. Caen-Carpiquet, notre voisin, l’a largement dépassé. Au contraire à Rennes, il faut remonter à plusieurs années en arrière pour retrouver les mêmes chiffres et les décideurs n’ont eu comme ambition que d’assurer le maintien de leur rentabilité aux dépens de l’investissement. Peur d’entreprendre ?

Faute d’une harmonisation des flux aériens entre Rennes et Nantes, l’aéroport nantais est maintenant saturé, débordé par l’affluence des passagers. Face aux nombreux problèmes posés par les riverains et aux investissements nécessaires, il fallait s’y attendre, l’état reporte aujourd’hui son programme d’agrandissement dans la capitale ligérienne. On le comprend en cette période de « vaches maigres ».

Alors ? Que faire ?

L’ADARB propose toujours et encore les mêmes dispositions qu’elle faisait devant les médiateurs de la république.

L’aire urbaine de Rennes offre une zone de chalandise suffisante pour répondre à une augmentation de l’offre, surtout à Rennes, aujourd’hui beaucoup mieux placée que Nantes pour accepter une augmentation du trafic aérien. Ce n’est pas à l’Etat d’organiser la répartition du trafic entre les deux aéroports de Rennes et de Nantes mais c’est aux responsables régionaux de Bretagne et des Pays de Loire de s’organiser pour proposer une offre plus conséquente à  l’Aéroport de Rennes-Bretagne ce qui aura pour effet de désengorger naturellement l’aéroport de Nantes Atlantique…. 

Ainsi l’offre des vols euro-méditerranéens peut se répartir en bonne intelligence entre les deux métropoles.

Lettre aux membres de l’ADARB

Chers amis,

Quelques nouvelles avant l’été.

Le 14 juin dernier l’ADARB était invitée à venir célébrer les 90 ans de l’aéroport de Rennes-Bretagne. Cette manifestation était organisée par la SEARD en présence du président de région, MM. Loïg Chesnais-Girard (Président la Région Bretagne), et les représentants des deux actionnaires de la SEARD, Nicolas Notebaert (Directeur Général de VINCI Concessions et Président de VINCI Airports) et Jean-Philippe Crocq (Président de la CCI Ille-et-Vilaine). 

Deux tables rondes étaient prévues dans la matinée avant de clore cette célébration par un cocktail :

Table ronde 1
« Quel rôle pour les aéroports régionaux dans la transition actuelle du secteur aérien ? »
Table ronde 2 
« Les aéroports de proximité, au cœur de l’aménagement territorial de demain »

Or l’avant-veille, Monsieur Chivoine REM directeur de la SEARD, était chargé de me faire comprendre, par écrit puis de vive voix, que la présence de l’ADARB n’était plus souhaitée, ni celle de son représentant à participer aux ateliers. L’ADARB est donc devenue « persona non grata » sur les lieux même de l’aéroport que nous encourageons de toutes nos forces à se développer.

Est-ce là bien rendre justice à l’ADARB ? 

C’est curieux mais les exploitants comme les actionnaires de la SEARD n’ont jamais compris que  l’ADARB n’était ni le porte-parole ni une agence publicitaire au service du propriétaire – la région Bretagne –  ou de la CCI et de Vinci pas plus que de la SEARD. Au contraire l’ADARB s’est donné la liberté d’alterner à la fois esprit critique, voire franchement critique, et propositions. C’est parfaitement son rôle.

Depuis le 12/02/2016 l’ADARB et ses membres travaillent à l’avènement d’un aéroport qui serve les bretons et offre à ses usagers une plus grande variété de liaisons euro-méditerranéennes au départ de la capitale régionale. 

Alors pourquoi l’exclusion d’une association d’usagers ?

Il n’est pas difficile d’imputer cet intervention à Vinci. En réalité ; le communiqué de l’ADARB du 11/06/23 questionnait l’efficacité de cet opérateur pour le développement de l’aéroport. On s’y étonnait qu’un opérateur aussi puissant que Vinci en France et à Nantes notamment, n’ait pas spécialement fait décoller l’aéroport de Rennes mais qu’il semblait se satisfaire de l’arrêt ou de la suspension de plusieurs lignes dont deux vers le Portugal.  Sans doute n’ont-ils pas apprécié notre regard critique – ni la publicité que nous leur avons faite –  en plein round de négociation pour la future DSP. Cette manifestation du 14 juin laisse à penser que la volonté de Vinci est de prendre pied fermement dans la future société d’exploitation. 

Pourquoi pas ? 

L’ADARB dit oui si Vinci impulse l’énergie dont elle est capable pour faire de Rennes-Bretagne l’aéroport régional capable de désenclaver notre région, mais dit non si c’est pour laisser notre aéroport en l’état actuel. C’est à dire un aéroport de ville moyenne réservé aux vols chers pour les usagers et réservé aux compagnies aériennes rémunératrices pour l’exploitant telles que Air-France ou Lufthansa.  Dans ce cas l’aéroport de Rennes ne serait même pas un aéroport de dégagement pour sa grande rivale nantaise. 

Après l’abandon de NDDL, et avec les encouragements du gouvernement d’alors   l’aéroport de Rennes aurait du faire l’objet d’un développement supérieur à la moyenne des autres aéroports régionaux.  Au même moment celui de Nantes-Atlantique dirigé par Vinci connaissait une croissance bien supérieure à la moyenne nationale. Ceci explique notre questionnement.  

D’autre part, dans le contexte actuel où, politiquement, il est délicat de passer pour un promoteur de l’aviation, on peut craindre que la région Bretagne et ses élus soient tentés par une solution de facilité : laisser les choses en l’état[1], sans frais et s’abandonner à la bonne volonté de Vinci.  Celui-ci maître des deux aéroports et à la tête du trafic aérien dans le Grand Ouest choisirait de développer le plus important (Nantes) au dépend de l’autre plus petit mais rentable (Rennes).  C’est ce que notre analyse nous conduit à craindre.

En fait l’ADARB n’est pas dans le secret des dieux alors soyons optimistes. Peut-être que Vinci présente aux élus bretons un plan d’évolution ambitieux pour Rennes ? Peut-être. Ou alors peut-être que la région Bretagne retiendra la candidature d’un autre opérateur capable de soutenir des low-cost à Rennes comme c’est le cas à Toulouse ou à Lille par exemple 

Nous ne pouvons nous baser que sur l’état actuel de l’aéroport de Rennes, une reprise d’activité depuis la pandémie mais un résultat modeste en volume si on le compare à celui de métropoles comparables comme Montpellier ou Strasbourg.

Suite à notre communiqué, nous aurions voulu voir nos craintes démenties mais nul n’a cherché à corriger sur le fond les doutes exprimés dans notre dernier communiqué. 

Il est évident que l’ADARB est sur le métier et continue son ouvrage avec  détermination pour « stimuler » les décideurs politiques et les exploitants et obtenir un aéroport régional euro-méditerranéen en Bretagne.

 

Bien cordialement à toutes et à tous
Hervé CAVALAN

Diversification des ressources pour l’aéroport de Rennes-Bretagne

En Bretagne, l’avenir des aéroports à importance régionale (Brest et Rennes) passe, notamment, par leur capacité à attirer des compagnies à bas coût et, en conséquence, par la nécessité de diversifier leurs ressources.

L’ADARB interroge les acteurs sur l’utilisation insuffisante des moyens qui s’offrent à Rennes pour diversifier les ressources de son aéroport.

L’obligation qui est faite aujourd’hui aux exploitants des aéroports, qui se disputent la présence sur leur tarmac des compagnies à bas coût, c’est d’offrir à celles-ci les meilleures conditions d’exploitation et, particulièrement, d’être capables de consentir des remises importantes sur les taxes d’aéroport et redevances passagers.  Privés alors de leurs ressources principales, les exploitants aéroportuaires se doivent de trouver d’autres sources de profit pour dégager des marges suffisantes. 

Qu’en est-il à l’aéroport de Rennes-Bretagne ? 

Si la région Bretagne, propriétaire, décide  de donner à l’éco-aéroport de Rennes une dimension régionale euro-méditerranéenne l’ADARB s’étonne, qu’au contraire de nombreux aéroports européens et français, presqu’aucun des moyens permettant de diversifier ces ressources n’ont encore été mis en œuvre à Rennes.  

Lesquels par exemple ? 

  • Produire de l’électricité ? 

Pourquoi ne pas emboiter le pas de Montpellier qui d’ores et déjà a installé des ombrières photovoltaïques ou de Toulouse qui annonce vouloir non seulement produire de l’électricité mais aussi en tirer profit ? 

Il y a sur l’emprise de l’aéroport de Rennes-Bretagne des espaces suffisants pour produire de l’électricité solaire.

  • Développer une offre tertiaire et commerciale dans la zone aéroportuaire ? 

Selon le « Pacte d’accessibilité » signé entre l’Etat et la Région Bretagne en 2019 suite à l’abandon de NDDL, il était prévu que « l’Etat mobilise l’ensemble des ses moyens pour aboutir à un transfert en pleine propriété du foncier nécessaire au projet d’extension de l’aéroport de Rennes Saint Jacques ». Nous attendons toujours. Nous disposons sur site de 8 hectares de friches militaires. 

Quelles sont la ou les raisons qui bloquent l’urbanisation de ce foncier stratégique ? 

L’ADARB s’interroge :

Pourquoi ne pas inclure ce foncier dans le prochain CDSP et obtenir du futur concessionnaire qu’il y favorise une offre commerciale et tertiaire, à l’image de ce qui existe dans tous les aéroports européens ? 

Est-il normal,

– qu’aucun hôtel ne soit installé à proximité de l’aérogare rennaise ? 

– que le voyageur quittant les parkings n’a pas de stations-service à disposition ? 

– que des entreprises liées à l’aéronautique ne disposent d’aucune infrastructure à proximité de l’aéroport ?

La pénurie d’immobilier tertiaire sur Rennes Métropole n’est-elle pas une chance à saisir pour développer une offre immobilière innovante sur le site ?

 

  • Développer l’offre commerciale dans l’aéroport ? :

Selon la note d’analyse Eclairages de la DGAC datant de 2017, « le modèle économique des aéroports de 2025 devrait, conformément à ce qui est observé depuis 10 ans, continuer à voir augmenter la part des revenus extra-aéronautiques ». La transition du modèle économique de la plateforme rennaise vers un modèle plus adapté aux compagnies à Bas-Coût confirme cette analyse de 2017. 

Le développement d’une offre commerciale élargie dans l’aérogare (qui trouvera sa rentabilité par une hausse sensible du nombre de passagers) participera à la diversification des sources de revenus tout en offrant des services supplémentaires aux passagers. 

Pourquoi pas à l’exemple de la SNCF, qui dans la gare de Rennes à diversifiée son offre commerciale, des entreprises ou institutions rennaises ne pourraient-elles pas être associées à la société d’exploitation de l’aéroport pour exposer leurs vitrines (comme celle du Stade Rennais) ou augmenter par exemple l’offre en restauration rapide bretonne ou en produits régionaux  dans l’enceinte de l’aérogare ?

  • Elargir les possibilités de parking ? :

Les parkings sont des recettes importantes pour les aéroports européens et représentent entre 20 et 30% du résultat des plateformes. Avec l’augmentation attendue de l’offre de vols euro-méditerranéens au départ de Rennes-Bretagne et l’extension de sa zone de chalandise, pourquoi la SEARD n’envisage-t-elle pas  des parkings de proximité supplémentaires  ou un service de conciergerie pour des parkings de longue durée ? Ne devrait-elle pas agir dès maintenant en prévision du futur CDSP ?

L’ADARB attend plus de dynamisme de la part des acteurs influents sur le désenclavement de la Haute-Bretagne.

En 2024, quels opérateurs pour la Société d’Exploitation de l’Aéroport de Rennes-Bretagne (SEARD) et pour objectifs ?

Un bref historique

Dans les années 70/80, l’entente entre les deux présidents de région – JM Ayrault et  JY Le Drian – pour une politique concertée des transports interrégionaux, aboutit au partage suivant : le transport ferroviaire à la Bretagne, et le transport aérien aux Pays-de-Loire. Elles cofinancèrent alors leurs projets avec l’idée que les futures retombées économiques de ces grands travaux publics bénéficieraient pareillement aux deux régions… (?)

Les responsables politiques bretons financeront donc la ligne TGV Paris-Angers-Rennes, persuadés que les promesses de l’hypothétique NDDL enrichiraient également la Bretagne. Dès lors, sans stratégie et politique aérienne, les élus régionaux bretons se satisferont désormais de traiter, au cas le cas, les demandes des  élus locaux en accordant des subventions publiques aux petits aéroports bretons, déficitaires et limités à un usage domestique. 

Dans cet esprit et pour la période de 2010 à 2024 (Durée du CDSP) la région Bretagne propriétaire de l’aéroport régional de Rennes-Bretagne, délègue à la société d’exploitation rennaise  la gestion de quelques lignes d’affaires, au comblement du déficit de l’aéroport de Dinard et fixe des objectifs très faibles. Elle conjugue ainsi l’abandon d’une stratégique aéroportuaire bretonne et l’isolement euro-méditerranéen de la Bretagne. 

 

Pour la période de 2010 à 2024, qui gère l’aéroport de Rennes et avec quels objectifs ?

La gestion de l’aéroport de Rennes-Bretagne a été confiée à la SEARD dont les deux actionnaires sont :

VINCI un opérateur professionnel disposant de gros moyens d’investissement mais minoritaire (49% des parts de la SEARD),

– Et  la CCI un opérateur majoritaire (51% des parts), sans moyens financiers, peu ou pas spécialisé dans le transport aérien, sans compétence opérationnelle. 

Avec un objectif modeste nécessitant peu de frais : 500 000 passagers par an au terme du contrat de délégation !

Un objectif si faible qu’il conduisit les opérateurs à limiter l’offre de nouvelles lignes et à n’attirer que des compagnies aériennes peu exigeantes (Air-France/HOP). 

Il leur suffira d’encaisser (sans se faire prier) le principal des marges bénéficiaires produites par la gestion de la SEARD. 

Il faut noter que sur la même période VINCI est actionnaire de la société d’exploitation de l’aéroport de Nantes Atlantique avec 80% des parts et sans limite d’objectif.

Ainsi on comprend mieux pourquoi VINCI s’emploiera davantage au développement de l’aéroport de Nantes plutôt qu’à celui de l’aéroport de Rennes.

 

Depuis l’abandon de NNDL qu’ont fait la région Bretagne et son mandataire ?

En 2018 une fois l’abandon de NDDL établi, une rapide réaction aurait du avoir lieu pour enfin donner une autonomie stratégique aérienne à la Bretagne, répondre à la demande et compenser l’espoir déçu par l’abandon de NDDL. La région Bretagne aurait pu alors rompre sans tarder le Contrat de Délégation 2010-2024 devenu obsolète. (Coût environ 60 millions d’€). 

Malgré les encouragements de l’état (Déclaration du Premier Ministre E. Philippe) et….les pressions de l’ADARB, la région Bretagne ne l’a « pas souhaité » ! Elle a  préféré l’immobilisme, attendre et prolonger jusqu’en 2024 le contrat en vigueur et donc de maintenir l’isolement euro-méditerranéen breton au mépris de fortes retombées économiques.

 

Quel nouveau CDSP espérer  pour 2024 ? Avec quels opérateurs ?

Le point de vue de l’ADARB a déjà été exposé : pour ce qui concerne les relations euro-méditerranéennes seuls deux aéroports bretons, Brest et Rennes, réunissent les conditions nécessaires à leur autonomie économique. 

Ils possèdent les installations aéroportuaires au sein d’une zone de chalandise suffisante pour permettre aux compagnies aériennes de remplir leurs avions en lignes régulières.  

Il est temps pour la Région Bretagne de démontrer sa volonté d’ouvrir la région aux liaisons euro-méditerranéennes, d’élaborer pour l’aéroport de Rennes-Bretagne une nouvelle Délégation de Service Public ambitieuse avec des opérateurs professionnels intéressés au développement de l’aéroport rennais. 

Il faut donc retenir des concessionnaires capables, de répondre à des objectifs de développement en fonction du marché potentiel de l’aéroport de Rennes-Bretagne,  d’attirer de nouvelles compagnies aériennes et d’offrir un choix de lignes aériennes digne de la métropole européenne de Bretagne. Ils devront aussi être intéressés aux mises aux normes écologiques pour la maintenance des avions.

C’est pourquoi le principal opérateur professionnel pourrait être majoritaire au sein de la nouvelle société d’exploitation rennaise (À l’exemple de Vinci à Nantes 80% ?). A l’autre actionnaire de donner l’impulsion et la volonté de servir la capitale régionale.

bus-rennes

Futur trambus : l’ADARB demande à être consultée

A l’horizon 2030, 5 nouvelles lignes de BHNS ou tram-bus desserviront plusieurs communes et équipements métropolitains. Selon les premières esquisses de tracés publiés dans la presse locale, une ligne est prévue entre le terminus de la ligne B « Saint-Jacques Gaité » et la ville de Bruz via l’aéroport de Rennes-Bretagne. L’ADARB en tant qu’association d’usagers de la plate-forme, s’en réjoui. Une desserte rapide, simple et efficace entre l’aéroport et le cœur de la métropole est en effet indispensable pour aider au désenclavement de la Haute-Bretagne et au rayonnement de la région.

Dans le cadre des réflexions sur les tracés définitifs du tram-bus, l’ADARB estime pouvoir apporter sa contribution. Notre connaissance du site, nos dernières réflexions ainsi que les retours que nous recevons des usagers peuvent être apportés à la concertation. Dans ce but, nous venons de demander à Matthieu Theurier, Vice-président de Rennes Métropole aux Mobilités et aux Transports, de pouvoir participer aux discussions préparatoires.