La modestie du trafic aérien à Rennes est d’abord une anomalie… rennaise !

Au delà des communications récentes émanant de la direction de l’aéroport de Rennes-Bretagne et qui mettent principalement en cause des facteurs externes pour expliquer la faible activité de l’aéroport de Rennes-Bretagne, il faut aussi y voir d’autres sources, internes celles-là.

L’ADARB en révèle ici quelques unes.

D’autre part l’ADARB ne se retrouve pas dans les propos pessimistes du Vice-Président Quernez relayés dans la presse ces jours ci qui prévoit de repousser à plus tard (2032) l’objectif du million de passagers pour la plateforme rennaise.

Si la faiblesse du trafic actuel de l’aéroport rennais est indigne de son territoire, il est néanmoins possible de corriger très vite cette tendance. Le vrai problème à Rennes-Bretagne ce ne sont pas les bretons qui bouderaient leur aéroport – les taux de remplissage des avions au départ de Rennes sont excellents –  le vrai problème à Rennes c’est l’insuffisance d’une offre adaptée.

L’ADARB livre ici quelques explications et quelques propositions susceptibles de relancer la fréquentation de l’aéroport rennais.

« Le public va là où est l’offre »

Faute d’offre suffisante, les brétilliens sont deux fois plus nombreux à prendre l’avion à Nantes plutôt qu’à Rennes… ce qui génère beaucoup de temps perdu, des  déplacements coûteux et néfastes sur le plan écologique. (Au train hors de prix, la voiture est souvent préférée pour rejoindre Nantes ou Paris).

En même temps qu’à Rennes-Bretagne le succès de certaines lignes a été démontré (Portugal, Espagne…) le taux de remplissage des avions aujourd’hui à Rennes est toujours excellent[2].

Donc, ce qui ne va pas depuis des années à Rennes c’est l’insuffisance de l’offre et l’accueil des compagnies à « bas-coût ».

1)  Pourquoi une offre aussi faible à Rennes-Bretagne ?

La région Bretagne …

– qui a fait, il y a quelques années, le choix exclusif de la LGV en Bretagne contre le transport aérien abandonné aux Pays de Loire. Choix qui laisse encore des traces dans l’esprit des responsables qui n’ont pas su (voulu ?) réviser immédiatement leur politique aérienne après l’abandon de NDDL…mais préféré miser massivement sur la mer et le fer.

– qui, dans le cadre de la toujours actuelle DSP, a fixé des objectifs beaucoup trop modestes à la SEARD (Société d’Exploitation de l’Aéroport de Rennes-Bretagne).

– qui a choisi pour administrer la Société d’Exploitation des actionnaires (Vinci et CCI) peu motivé pour l’un et inexpérimenté, piètre stratège et sans capacité financière pour l’autre.

– dont le Président qui, peu soucieux du sort de l’aéroport de Rennes, préfère s’assurer le soutien de ses nouveaux alliés électoraux au dépend du désenclavement aérien de la Bretagne.

Les actionnaires de la SEARD

– La CCI actionnaire majoritaire et sans le sou a fait des choix  stratégiques hors du temps. A la recherche de quelques profits à court-terme, elle n’a vu dans l’aéroport de Rennes-Bretagne qu’un centre de profits immédiats. Surprise, par un nouveau contexte plus difficile – le départ d’Air France –  la CCI s’est montrée démunie, quasiment la seule en France, incapable de mobiliser les capitaux suffisants pour attirer ou même pour maintenir en place des compagnies « low-cost » plus gourmandes.

– Vinci opérateur expérimenté mais minoritaire à Rennes (49% des actions contre 80% des actions à Nantes) a du se contenter d’une mission réduite à de faibles objectifs et à un second rôle à Rennes. Cet opérateur a préféré logiquement faire ses affaires à Nantes.

La métropole de Rennes :

Qui croyant servir ses convictions écologiques en restant passive, a favorisé le transfert routier des bretons vers les aéroports Nantais et Parisiens : un non-sens écologique.

Les agents économiques …

Ici à Rennes nos acteurs économiques se sont pas unis, contrairement aux brestois,  avec Région et Métropole pour soutenir l’installation d’une compagnie aérienne basée sur le tarmac de leur aéroport. Ils en ont laissé plusieurs fois l’opportunité leur échapper : Une frilosité typiquement rennaise et un manque de clairvoyance.

2) La tendance peut-elle s’inverser ?

Oui ! Car le potentiel de cet aéroport est sous-exploité. Et que lorsqu’elle y est présente, l’offre y est toujours suivie de succès. On l’a vu avec des liaisons vers l’Espagne ou le Portugal.

Oui parce que, contrairement aux propos pessimistes tenus par les responsables politiques bretons, il existe des possibilités pour relancer sensiblement l’offre de lignes domestiques et euro-méditerranéennes au départ de l’aéroport de Rennes-Bretagne.

A quelles conditions ?

Pour la région Bretagne, des résolutions fortes :

– Etablir un nouveau Contrat de Délégation de Service Public (CDSP) avec un opérateur professionnelpuissant économiquement (Vinci ou Eiffage par exemple) acceptant des objectifs ambitieux et détenteurs d’au moins 80% des actions de la Société d’Exploitation.

– Sortir de la SEARD les actionnaires qui n’en ont ni les réelles compétences ni les moyens financiers, ni la motivation.

Pour la SEARD (Société d’exploitation)

– Pratiquer une politique incitative agressive auprès des compagnies à bas coût.

– Maintenir en place les lignes actuelles dont le taux de remplissage est excellent.

– Faire en sorte que Manchester soit un succès qui pourrait en appeler d’autres,

– Renforcer le réseau business avec le partenaire TwinJet (qui passe à 3 vols quotidien vers Toulouse) mais aussi

– Trouver dans les plus brefs délais une nouvelle compagnie pour reprendre la ligne vers Toulouse (70000 passagers annuels avec EasyJet en 24) qui s’arrête au 31 mars,

– Tout faire pour garder la liaison vers CDG,

– Annualiser les lignes vers Dublin et le Maroc,

– Mener à bien le travail, déjà entamé par l’équipe de la SEARD pour faire revenir la ligne Rennes-Porto et travailler au retour des lignes vers Barcelone et Rome… dont on sait déjà qu’elles seraient un succès,

– Installer sur l’emprise de l’aéroport d’autres sources de profit (Hôtellerie, commerces, services Premium, location de salles, restauration) pour permettre de maintenir une rentabilité et le financement d’une politique ultra-incitative auprès des compagnies à « bas-coût ».

– Se donner les moyens financiers – à l’instar de Brest  qui y a parfaitement réussi – et tout miser sur l’embasement d’un ou plusieurs avions avec une douzaine de destinations nouvelles.

En résumé

Pour un aéroport euro-méditerranéen en Haute-Bretagne, il faut maintenir, au minimum l’objectif du million de passagers pour 2030 au plus tard. Il peut même être dépassé avant cette date. Rennes-Bretagne en  a tout le potentiel. Tout dépend de l’offre de destinations faite aux brétilliens et, plus globalement aux bretons, normands et ligériens proches de la capitale bretonne. Le choix des actionnaires de la Société d’exploitation et les objectifs que fixera la région Bretagne sera de son entière responsabilité et déterminant pour l’avenir à court et moyen terme de la plateforme rennaise. En permettant aux Bretons de décoller de Bretagne c’est aussi contribuer à diminuer les quantités de CO2 libérés sur les routes.

Nos vœux pour 2025

Cette fin d’année 2024 est marquée par la décroissance du trafic aérien sur le tarmac de l’aéroport régional de Rennes-Bretagne.  Cependant, comme nous l’affirment des sources « autorisées », nous devrions assister à une réelle reprise des vols en 2025 et 2026. Les responsables politiques de la Région se déclarent animés par la volonté de redonner à la Bretagne une dimension internationale grâce à une amélioration de l’offre euro-méditerranéenne à l’aéroport de Rennes-Bretagne.
Ce sont les vœux que nous souhaitons vivement voir réalisés pour 2025. Avec par exemple l’accueil d’avions basés à Rennes qui offriraient plus d’une dizaine de nouvelles destinations euro-méditerranéennes pour les affaires comme pour le tourisme.

La métropole de Rennes n’a pas besoin d’investir un seul euro pour bénéficier des retombées économiques et sociales que peut produire l’aéroport de Rennes-Bretagne. Même si elle n’est pas actionnaire de cet aéroport, elle devrait se manifester avec détermination auprès de la région Bretagne et des gestionnaires de la Société d’Exploitation (SEARD) pour encourager, assister et même participer au développement et à la décarbonation de son aéroport.

Par exemple en appuyant la participation de plusieurs partenaires pour financer l’installation d’ombrières photovoltaïques sur l’emprise de l’aéroport de Rennes-Bretagne. C’est déjà le cas pour de nombreux aéroports en France qui s’équipent actuellement de ces ombrières sur leurs parkings : Lyon, Montpellier, Perpignan, etc,…

Pour la métropole rennaise qui se veut à la pointe, on est surpris d’un tel retard d’équipements vertueux quand d’autres villes et métropoles, pourtant moins arrogantes en terme d’écologie, sont déjà à l’œuvre pour une production d’énergie décarbonnée sur leurs aéroports[1].

Nous souhaitons donc pour 2025, l’accueil d’une base d’un ou plusieurs avions sur le tarmac de l’aéroport de Rennes-Bretagne et voir la métropole rennaise s’intéresser  aux retombées économiques, sociales et écologiques de leur aéroport international de Rennes-Bretagne.

«Si de tous les transports, l’aérien est déjà le plus rapide, le plus souple et le moins coûteux, il sera au fur et à mesure de sa décarbonation celui ayant le moins d’impact sur l’environnement ».

  • [1] https://www.pv-magazine.fr/2023/04/19/laeroport-lyon-saint-exupery-se-dote-dune-centrale-solaire-de-20-mwc/
  • https://www.aeroport-perpignan.com/actualite/fiche/72https://www.colibri.solar/actualites/peut-on-se-faire-financer-linstallation-dune-ombriere-photovoltaique/http://www.plein-soleil.info/actualites/une-centrale-photovoltaique-en-ombrieres-sur-le-parking-de-laeroport-de-montpellier/

A propos de la nouvelle ligne Rennes-Manchester

Dans notre dernier communiqué du 08/11/2024 nous indiquions qu’aucune annonce de nouvelle ligne aérienne au départ de l’aéroport de Rennes-Bretagne n’avait été remarquée pour 2025. L’ADARB se réjouit donc de l’annonce d’une ligne régulière Rennes-Manchester avec Easyjet dès le 25 juin prochain.

Nous en félicitons les protagonistes, la SEARD notamment.

– Le troisième plus grand aéroport du Royaume-Uni. 

– Il propose des vols directs vers plus de 180 destinations dans le monde assurés par plus de 90 compagnies aériennes (dont EasyJet qui y traite plus d’une centaine de destinations euro-méditerranéennes),

– Il représente une excellente connectivité pour les passagers qui y transitent ou pour les bretons qui y transiteront ou… une étape pour les bretons amateurs de football.

D’autre part,  la communauté anglaise c’est plus de 13 000 résidents en Bretagne dont environ 10 000 propriétaires de maisons secondaires. Il est donc probable que l’aéroport de Rennes-Bretagne devienne une porte d’entrée importante pour nos amis anglais, amoureux de la Bretagne. 

Après avoir abandonné Genève, Porto puis Lisbonne nous voyons donc avec plaisir la compagnie Easyjet  créer une nouvelle ligne internationale vers la Grande-Bretagne au départ du tarmac rennais. Nous lui souhaitons plein succès.  

L’ADARB formule l’espoir de voir cette compagnie reprendre de l’importance sur l’aéroport international de la capitale bretonne et nous offrir d’autres destinations européennes comme Berlin, Madrid, Lisbonne ou Milan par exemple.

 

Aéroport de Rennes-Bretagne : quel programme 2025 ?

 Alors que la plupart des grandes compagnies européennes annoncent progressivement leur programme de vol pour la saison estivale 2025, un seul aéroport français ne voit rien venir pour le moment : Rennes-Bretagne. Pourtant, partout ailleurs, les choses évoluent rapidement. Non loin de nous, à Brest, l’ouverture récente d’une base par la compagnie espagnole Volotea est couronnée de succès. Elle a transporté 125000 passagers entre juin et août 2024, soit une hausse de 192% par rapport à 2023 et de 200% par rapport à 2019. Mieux encore, la compagnie annonce un taux de remplissage moyen de ses appareils de 96% au départ de Brest ! L’ensemble des destinations proposées en 2024 est reconduit en 2025, offrant aux finistériens un large panel de vols dans toute l’Europe et le bassin méditerranéen. Le tout dans une aire urbaine presque trois fois plus petite que Rennes et dans une zone de chalandise pourtant contrainte par sa géographie péninsulaire. 

Cette implantation a permis la création de 36 emplois directs. De plus, d’après les chiffres communément admis dans le secteur aérien, les 240000 passagers transportés vers et depuis Brest depuis début 2024 auraient généré près de 36 millions € de retombées économiques. Et nous ne parlons même pas des retombées en terme d’image et d’attractivité touristique et académique pour Brest qui permettront à terme de placer cette métropole sur la carte européenne, là où Rennes, capitale de Bretagne s’en effacera.

Que voit-on venir à Rennes au programme des vols pour 2025 ? Pour le moment, rien de nouveau  ! Et nous, usagers bretons de l’aéroport rennais, ne pouvons nous y résoudre. L’exemple brestois nous prouve que le potentiel est là en Bretagne. Les soubresauts actuels du secteur aérien ne doivent en aucun cas remettre en cause la stratégie aérienne régionale définie récemment. Même si d’autres lignes peuvent être amenées à  fermer en 2025, cela ne doit pas empêcher l’aéroport de maintenir l’objectif de mieux connecter la Haute-Bretagne au monde et d’atteindre un seuil critique de fréquentation pour assurer la viabilité de la plateforme. Pour l’été prochain, nous ne pourrons pas nous contenter de 5 ou 6 lignes alors que Nantes en proposera plus de 90 et Brest une bonne vingtaine.

Rennes Métropole, dont les finances semblent à la peine, peut-elle encore accepter de laisser sous-traiter son transport aérien par ses voisines Brest et Nantes, abandonnant au passage des dizaines de millions d’€ de retombées économiques ? Au contraire de la métropole européenne de Nantes et de la métropole brestoise qui toutes deux s’affirment et se battent avec succès pour le développement de leurs aéroports, que veut dire l’apathie  de notre « métropole » rennaise ? 

Peut-on, en même temps, ambitionner une réelle politique sociale et rester indifférente au formidable levier de développement économique et social qui consisterait pourtant à relocaliser sur l’éco-aéroport de Haute-Bretagne nos déplacements aériens euro-méditerranéens ? 

La compagnie Easyjet est en plein développement à l'aéroport de Rennes

A propos de la ligne aérienne Rennes-Toulouse

Nous avons appris il y a quelques temps que la compagnie « à bas coût » EasyJet fermait sa base de l’aéroport de Toulouse-Blagnac (7 799 385 passagers en 2023).

L’ADARB pose les questions suivantes :

– L’arrêt de l’embasement d’un avion EasyJet à Toulouse met-elle en péril la liaison Rennes-Toulouse assurée par cette compagnie ?

Si tel était le cas, nous voulons croire que les négociations ont déjà commencé avec d’autres compagnies aériennes pour éviter l’interruption de cette liaison essentielle au tissu économique de la Haute-Bretagne. 

Comme nous le savons, la compagnie EasyJet a récemment supprimé 4 liaisons performantes depuis Rennes, or nous apprenons dans le même temps que l’un des appareils de cette compagnie jusque là basé à Toulouse partirait renforcer sa base de … Nantes !

– Que signifie ce renforcement EasyJet à Nantes aux dépends de Toulouse et Rennes… quand en même temps on nous répète à juste titre que la plateforme de Nantes-Atlantique est totalement saturée ?

– Qu’en pense le président de la région Bretagne  qui, il y a peu, tentait de se rapprocher de Nantes-Atlantique en vue d’une répartition plus équilibrée des vols entre Nantes et Rennes ? 

Cette actualité récente pose un problème d’une ampleur beaucoup plus importante. Pour n’avoir pas su rebondir après l’abandon de NDDL, puis après la désaffection d’Air France, puis après le Covid, l’aéroport de Rennes-Bretagne est fragilisé et se trouve aujourd’hui en situation délicate comme un certain nombre d’aéroports provinciaux (voir l’article de la Tribune du 10 septembre dernier qui en fait état). 

Au risque de voir la Bretagne encore plus isolée, il est urgent de réagir. 

La seule issue positive à ce problème est de développer le trafic rennais pour atteindre une taille critique permettant d’entrer dans le cercle vertueux d’investissement.

– A cette fin, n’est-il pas urgent de traiter avec une autre compagnie à « bas coût » pour l’embasement d’un ou de plusieurs avions mieux adaptés au démarrage de nouvelles lignes à Rennes ?

Citons par exemple le succès à Rennes de la ligne Volotea vers Marseille, et de la toujours actuelle ligne EasyJet vers Toulouse ou encore de la liaison estivale vers Dublin opérée dans de petits modules parfaitement adaptés à cette destination. Le succès de Rennes-Bretagne passera par un bon choix de destinations, au bon prix et avec des appareils adaptés.

Nous sommes persuadés que l’aéroport de Rennes-Bretagne, avec une zone de chalandise comparable à celle de Nantes, a toutes le qualités requises pour dépasser à court terme la masse critique du million de passagers annuel  et pour s’installer dans la catégorie des véritables aéroports régionaux euro-méditerranéens. 

C’est la condition de sa survie et, au delà, de la place de la capitale régionale sur la carte européenne. 

Nous serons les premiers à encourager toutes les initiatives émanant de acteurs politiques de la Région Bretagne, des actionnaires, des opérateurs, des gestionnaires, et des acteurs économiques qui iront dans ce sens.

NB : Evidemment, nous apprécierions que les membres de Rennes-Métropole, maires et Vice-Président(e)s prennent en compte, eux aussi, l’intérêt économico-social d’avoir des liens directs avec les grandes villes économiques européennes et touristiques méditerranéennes à partir de la capitale régionale. De la même façon, nous voudrions voir enfin les acteurs économiques de Haute-Bretagne se manifester pour réclamer un aéroport régional euro-méditerranéen à Rennes.

A propos de la nouvelle ligne Rennes-Montpellier et du prochain CDSP

L’aéroport de Rennes-Bretagne a annoncé récemment la reprise des vols Rennes-Montpellier à partir du 7 novembre prochain les lundis et jeudis. L’ADARB tient à féliciter toute l’équipe de l’aéroport de Rennes (SEARD) mobilisée pour convaincre Volotea de venir remplacer Transavia sur le tarmac rennais. Nous souhaitons plein succès à cette ligne et nous avons quelques raisons d’y croire.

Cependant l’ADARB, association d’usagers de Haute-Bretagne et des départements voisins, rappelle que les destinations euro-méditerranéennes au départ de notre aéroport sont insuffisantes. Elles ne répondent pas aux besoins de la 10ème aire urbaine française. Il manque en Haute-Bretagne des lignes  comme, par exemple, des destinations vers l’Espagne, le Portugal, la méditerranéenne, l’Italie ou les vols à disposition des diasporas implantées dans l’ouest. 

De fait, l’aéroport régional de  Rennes-Bretagne ne figure qu’au dix-neuvième  rang des aéroports français en 2023 avec un trafic en recul de 7,5% par rapport à 2022 et de 42% au premier trimestre 2024 par rapport à 2019… ce sont là les lourdes conséquences d’erreurs stratégiques passées qui obligent aujourd’hui les dirigeants de l’Aéroport de Rennes à de coûteuses incitations pour attirer les compagnies aériennes « à bas coût ». 

A l’approche d’une nouvelle Délégation de Service Public (DSP) pour la concession rennaise, les responsables politiques en charge des transports aériens de la région Bretagne ont-ils réellement entamés une nouvelle stratégie de développement ambitieuse et rationnelle ? Prendront-ils en compte les réels besoins de la population et de nos entreprises bretonnes enclavées ? Le choix que la région Bretagne fera du futur  concessionnaire rennais sera déterminant et les objectifs qu’elle lui confiera devront s’adapter aux évolutions actuelles du transport aérien, au réel potentiel de la plateforme et ainsi contribuer à « l’autonomie » aérienne de la région.

Nous avons hâte de voir enfin les résultats d’une politique raisonnable des transports aériens capable de donner une dimension euro-méditerranéenne à la Bretagne. Nous espérons constater une politique régionale volontariste dans les objectifs du prochain CDSP pour l’Aéroport de Rennes-Bretagne. 

Cela répond aux vœux que l’ADARB exprime depuis 2016. 

Aérogare de l’aéroport de Rennes : Notre lettre à la SEARD

Les usagers de l’Aéroport de Rennes-Bretagne, au travers de leur association ADARB, attirent l’attention de la direction de la SEARD sur quelques faits qui, une fois corrigés, pourraient contribuer à améliorer sensiblement l’image de cet aéroport aux yeux du public – national et international – qui transite par notre aérogare. 

Voilà ci-dessous deux faits parmi d’autres exprimés par des usagers : 

 1. Depuis plusieurs mois, l’intitulé « REN.ES AEROPO.T sur le fronton de l’aérogare est visible par tous les voyageurs présents sur le tarmac. A ce jour, les lettres N et R manquantes n’ont toujours pas été remplacées. Cela évoque une image dégradée de l’aéroport de Rennes auprès des voyageurs venant de tous pays et de toutes régions, avec plutôt une impression de « laisser-aller». Il faudrait au contraire affirmer avec fierté l’excellence de son outil de travail en corrigeant au plus vite ce détail … fort symbolique.

2. L’hygiène des toilettes :

 « On dit que la tenue des toilettes laisse à désirer »

Voyez ci-dessous une intervention typique parmi celles que nous avons pu relever sur la page Google de l’aéroport.

En tant qu’usagers et membres de l’ADARB nous avons pu constater par nous-même la réalité de ces faits. Nous en sommes désolés car ils  donnent une image trop péjorative de l’aérogare. 

Nous encourageons l’équipe responsable de la propreté des lieux à être plus exigeante quant aux mesures élémentaires d’hygiène. Elle peut  ainsi contribuer à installer à Rennes-Bretagne, aéroport international,  la réputation d’une excellente tenue, ce que nous souhaitons toutes et tous. 

L’Association pour le Désenclavement de l’Aéroport de Rennes-Bretagne vous remercie de bien vouloir prêter votre attention à ces observations.

La compagnie Easyjet est en plein développement à l'aéroport de Rennes

L’aéroport de Rennes-Bretagne et l’insuffisance de l’offre

« Il y a trop peu de destinations, surtout depuis que Porto, Lisbonne et Genève ont été supprimés. Bof, à part Marrakech, aucune autre ville au départ de Rennes ne fait rêver »

« Madrid ? Barcelone ? Palma de Majorque ? Séville ? Avant la pandémie il y avait beaucoup de possibilité vers l’Espagne et Volotea. Maintenant il faut aller à Brest ou Nantes, c’est dommage », 

« Rennes est un aéroport expérimental : on teste, on allèche…puis on supprime sans prévenir… » .

Ces voyageurs de Haute-Bretagne et des alentours s’expriment sur le site Facebook de l’aéroport de Rennes-Bretagne. Ils se plaignent à juste titre du manque et de la disparition de liaisons aériennes euro-méditerranéennes… Ils ont raison !

L’aéroport de Rennes-Bretagne n’annonce plus rien hormis la réouverture cet été de la ligne saisonnière de Dublin. Aucun vol vacances comme avec TUI en 2019 ou avec Vueling vers Barcelone, Palma ou Rome par exemple. Et aucune réponse circonstanciée n’a été fournie par la direction de l’aéroport à ces usagers.

Une base Transavia à Rennes ?

L’offre de nouvelles lignes au départ de l’aéroport rennais aurait pu avoir lieu si la direction et les actionnaires de la SEARD s’étaient intéressés à la demande de certaines compagnies désirant baser un ou plusieurs avions sur le tarmac de l’aéroport rennais :

– Ainsi, nous avons été surpris de voir sur cette page du site de la compagnie Transavia (Vol pas cher au départ de Rennes à partir de 43 €) que cinq nouvelles destinations étaient visiblement annoncées pour 2023 vers Athènes, Venise, Séville, Prague et Vienne. On peut même y lire que Transavia entendait faire de Rennes « une nouvelle base stratégique » et une « passerelle incontournable vers diverses destinations captivantes ». Autant de nouvelles destinations qui auraient répondu à la forte demande de départ depuis Rennes-Bretagne et permis de réduire la saturation totale de Nantes-Atlantique.

– Par ailleurs le placement en redressement judicaire de la compagnie bretonne Céleste ne peut qu’interpeller. Avant d’envisager s’installer sur le tarmac brestois, elle envisageait une implantation principale à Rennes-Bretagne. Implantation que nos décideurs ont cru bon d’ignorer, voire de refuser. Pourtant le potentiel économique et l’énorme zone de chalandise de Rennes auraient constitué un avantage certain pour la réussite du projet.

Pourquoi  la direction de la SEARD et ses actionnaires (Vinci et la CCI) et pourquoi la Région Bretagne semblent avoir ignoré, retardé ou rejeté ces demandes ? …. L’ADARB a déjà évoqué comment les actionnaires CCI et Vinci  ont préféré s’assurer d’une redistribution de quelques bénéfices aujourd’hui plutôt que risquer des investissements porteurs d’une meilleure rentabilité à plus longue échéance. 

Des opérateurs entreprenants

Malgré l’urgence, la concurrence et le risque de déclassement, les responsables actuels de l’aéroport rennais semblent immobiles, incapables d’initiatives. C’est pourquoi l’ADARB demande à la Région Bretagne de signer la future DSP avec des opérateurs professionnels capables d’augmenter l’offre au départ de Rennes.

Pour la capitale de Bretagne, pour son économie, pour son tourisme et l’emploi  l’ADARB comme des centaines de milliers de brétiliens, costarmoricains, mayennais et normands demandent une plus grande offre de vols euro-méditerranéens au départ de l’aéroport de Rennes-Bretagne. 

Pour l’aéroport de Rennes : un choix critique : déclin ou ouverture au monde ?

L’ADARB est une association d’usagers du Grand Ouest qui demandent le  désenclavement de la métropole de  Rennes grâce à un véritable Eco-aéroport régional ouvert à l’Europe et à la méditerranée. Or malgré son exceptionnelle zone de chalandise, cet aéroport est sous-exploité.

Un triste constat

En 2023, le trafic passager à Rennes a diminué de 7,5% par rapport à 2022 et de 30% par rapport à 2019 ! 

L’aéroport de Rennes-Bretagne est le seul aéroport du Grand Ouest à avoir vu le trafic passager diminuer en 2023 par rapport à 2022. Nous craignons qu’il en soit encore de même en 2024 par rapport à 2023.

En 2024, à part le retour de la ligne Rennes-Dublin, aucune création de nouvelles lignes n’est annoncée pour l’instant par l’aéroport de Rennes-Bretagne

Aujourd’hui, les usagers de la métropole rennaise, sont de plus en plus nombreux à constater le déclassement de leur aéroport. Ils se plaignent de la disparition de 5 lignes EasyJet et des vols vers le Portugal. Ils regrettent l’absence de ligne vers le hub de Madrid ou vers l’Italie. 

Ils observent que dans le même temps où Rennes se déleste, au moins trois compagnies aériennes (Transavia, EasyJet, Volotea) assurent les mêmes vols au départ de Nantes et que l’aéroport de Brest est capable aujourd’hui d’accueillir une base Volotea en offrant de nombreuses destinations euro-méditerranéennes. 

Face au manque de volonté de leurs élus et aux petits pas des acteurs responsables du sort de l’aéroport de Rennes, les usagers rennais  se trouvent désormais dans l’obligation d’emprunter les transports routiers pour atteindre aéroports concurrents du Grand Ouest. Une situation regrettable.

L’aéroport rennais pris en étau

Comment cela ?

– Par Caen où le trafic vient d’atteindre 329 632 passagers en 2023 soit + 9% par rapport à 2022 et + 8% par rapport à 2019. C’est le record annuel absolu sur cette plateforme. Contrairement aux responsables rennais, les gestionnaires de l’aéroport de Caen ont su répondre au désengagement d’Air France sur les vols domestiques en le compensant par la hausse des sièges proposés par Volotea.

Leur programme 2024 :

Volotea : Ajaccio , Bastia, Figari, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse

Air France : Lyon avec 5 vols par semaine et Marseille en vols saisonniers

Chalair : Kerry en Irlande. 

Sur les vols domestiques, Caen propose une offre plus importante que Rennes sur Marseille, sur Montpellier avec Volotea et trois destinations vers la Corse. Tandis qu’à Rennes, Transavia a arrêté Montpellier et qu’une seule destination sur la Corse est proposée.

Très entreprenants, les normands effectuent des travaux importants (piste et aérogare), pour accueillir les prochaines destinations et la croissance de leur clientèle. Ils sont même en cours de réaliser sur leurs parkings les ombrières photovoltaïques que nous avions suggérées il y a quelques années à Rennes.

A ce rythme, d’ici peu l’aéroport de Caen sera mieux équipé et pourra afficher une fréquentation supérieure à celle de Rennes. 

Ceci est le résultat d’une mobilisation et d’une ambition partagée entre les gestionnaires, les élus régionaux et les acteurs économiques de la région Normandie.

– Par Brest   dont le trafic a augmenté de 1,1% en 2023 par rapport à 2022 et qui prend, avec une base Volotea, la même vitesse de développement que celle de Nantes dans les années 2000. C’est grâce à la volonté partagée des acteurs économiques, des gestionnaires de l’aéroport de Brest et des élus finistériens.

– Par Nantes qui offre une centaine de destinations en 2024, a repris sa progression et à largement dépassé en 2023 ses résultats 2022 (+12,6%). Une fois de plus les acteurs ligériens, ambitieux, se sont tous unis pour réaliser le plus grand aéroport du Grand Ouest. (Sans rien concéder aux rennais, évidemment)

Le marché aérien de la capitale de Bretagne est désormais capté au  sud par Nantes, par Brest à l’Ouest et par Caen au Nord-Est. L’aéroport de Rennes est pris en étau, voit ses parts de marché se réduire dangereusement et son lien à l’Europe dégradé. 

Cette situation reflète les rivalités internes de nos décideurs …bretons. 

Une absence d’ambitions et d’intérêts partagées

Tandis que  le trafic des aéroports de Brest, Nantes et Caen a dépassé les résultats 2022, l’aéroport de Rennes est en régression en 2023. Les gestionnaires rennais tiennent des propos rassurants et donnent des explications qui ne peuvent convaincre. il est évident que contrairement aux responsables brestois, nantais  ou normands, les acteurs économiques et les responsables politiques de la métropole rennaise ne réussissent pas  à entreprendre ensemble. Nous l’avons déjà démontré.

Or depuis une quinzaine d’années la conjonction des éléments suivants,

– Les erreurs d’analyse et stratégiques concernant le transport aérien en Bretagne, 

– Le choix d’un opérateur rennais en conflit d’intérêt avec la plateforme nantaise, 

– La tentation décliniste de certains édiles de la métropole, 

ceux-ci aboutissent à un déclassement européen, économique et social de la métropole rennaise. 

Depuis 2017, année où s’ouvraient pour l’ensemble des acteurs responsables du développement de l’aéroport de Rennes-Bretagne, toutes les chances de pouvoir réaliser à peu de frais un véritable aéroport euro-méditerranéen, celui-ci a d’abord été mis à l’écart par la région Bretagne, puis « plumé » par les actionnaires (CCI et Vinci), puis méprisé par les partenaires économiques locaux et enfin freiné par la naïveté de certains édiles métropolitains qui croient voir encore dans le déclin de leur aéroport l’espoir d’une vie meilleure pour leurs administrés.

Pour un Eco-aéroport euro-méditerranéen à Rennes, une volonté commune et une reprise en main par l’ensemble des partenaires politiques et économiques de la région et de métropole rennaise s’impose, c’est désormais urgent et toujours possible.

Des actions possibles pour l’envol euro-méditerranéen des bretons

Ce que suggère l’ADARB en vue de la future DSP de 2025 :

– Accompagner le passage du transport aérien à Rennes vers sa décarbonation progressive, 

– Désenclaver Rennes en proposant une offre euro-méditerranéenne au départ de Rennes, par l’accueil d’une ou plusieurs compagnies basées.

–  Pratiquer une politique plus attractive le temps de l’approbation de ces compagnies.

– Faire de l’aéroport de Rennes-Bretagne un outil européen de développement économique, social et de transition environnementale,

–  Recruter un opérateur plus efficace et indépendant pour signer le contrat de DSP (Délégation de Service Public)

–  Que la région fixe des objectifs ambitieux aux opérateurs en terme d’offre et de trafic à Rennes,

– Que la région et l’Etat propriétaire des terrains facilitent l’exploitation des économies aéroportuaires annexes sur le domaine de l’aéroport : hôtellerie, expositions, restaurants, industries, production d’énergie, activités tertiaires …

– Favoriser la biodiversité sur  l’emprise de l’aéroport,

– Favoriser l’arrivée des entreprises européennes sur ses terrains disponibles.

– Anticiper le changement vers une aviation moins bruyante et moins émettrice de rejets carbonés : stations électriques, maintenance électrique, station carburants décarbonés…

– Fasse valoir que le transport aérien sera, au fur et à mesure de sa décarbonation,  le mode de transport à la fois le  plus rapide, le moins cher, le plus souple, le plus ouvert sur le monde et surtout le moins impactant sur l’environnement.

Notre réaction à l’implantation d’une usine Safran sur le site de la Janais

Voici le message que nous avons fait parvenir à Madame Nathalie Appéré, Maire de Rennes et Présidente de Rennes Métropole concernant l’annonce de l’implantation d’une usine Safran à proximité immédiate de l’aéroport sur le site industriel de la Janais. Nos propos ont d’ailleurs été repris par l’édition rennaise de Ouest-France dans son édition du 1er mars 2023.

Madame la Maire de Rennes,

Notre association tient à vous féliciter à plusieurs titres pour le superbe « coup » que vous avez réalisé en invitant Safran à venir s’installer sur le site industriel de la Janais.

L’arrivée de cette belle compagnie renforce la vocation industrielle de ce site, véritable triangle d’or de la métropole rennaise, et aussi parce qu’elle montre que vous voyez un avenir au transport aérien… et vous avez raison d’y croire.

Car au fur et à mesure de sa décarbonation, le transport aérien sera le moyen de transport le plus rapide, le plus souple, le moins coûteux, le plus ouvert au monde et ayant le moins d’impact sur l’environnement.

C’est pourquoi nous vous encourageons à solliciter de la région Bretagne un éco-aéroport régional euro-méditerranéen performant à Rennes.

Bien cordialement.