Les concessions des aéroports de Rennes et Dinard, propriétés de la Région Bretagne, sont remises en jeu à compter du 1er janvier 2027.
En vue de la prochaine Délégation de Service Publique, les candidats doivent déposer leur dossier fin juillet 2025.
En même temps, deux articles parus dans la presse dernièrement s’intéressent à ce sujet :
– Le premier paru dans le Télégramme nous annonce la volonté du directeur général de la CCI, Vincent Bobot, de vouloir reprendre les rênes de l’aéroport pour la prochaine délégation de 2027 !
– L’autre dans le Mensuel de Rennes (juin 2025 N°180) avec le titre « Aéroport de Rennes jusqu’où ira la chute ? » fait état des résultats très médiocresobtenus par les gestionnaires actuels de l’aéroport rennais.
Dans ces conditions la candidature de la CCI, qui pilote l’aéroport de Rennes depuis 2010, ne manque pas de saveur !
1- Actionnaires, opérateurs et autofinancement
L’article du Mensuel conduit au final à comprendre que l’avenir de l’aéroport rennais tient dans ses capacités à trouver des financements par lui-même et, en fonction, décider de son statut : le réduire à la seule activité d’affaires ou, au contraire, lui donner un rayonnement euro-méditerranéen. De ce choix dépendra bien sûr la place de la Métropole rennaise en France et les retombées socio-économiques pour l’ensemble de la Haute-Bretagne.
Si l’Etat se désintéresse de notre aéroport, la Région Bretagne délégante a pourtant compris l’intérêt d’avoir un grand aéroport à Rennes. Malheureusement, elle est peu disposée à y mettre les « accompagnements » nécessaires (sans doute pour des raisons politiques). Comme elle l’annonce dans cet article, la Région Bretagne compte essentiellement sur les capacités du délégataire à s’autofinancer. Et sur l’exercice actuel, les actionnaires de l’aéroport rennais (La CCI majoritaire et Vinci) ont surtout démontré leur capacité à encaisser le principal des bénéfices aux dépens des réserves nécessaires à l’investissement !
Donc, tout comme l’ADARB qui le signale depuis plusieurs mois, l’article du Mensuel conclu que l’avenir de cet aéroport tiendra dans le choix que les responsables politiques de la Région Bretagne vont faire parmi les candidats actionnaires/opérateurs de la prochaine Société d’Exploitation de l’aéroport.
Si l’on veut voir à Rennes l’aéroport acquérir enfin la dimension euro-méditerranéenne, qui devrait être déjà la sienne, il faudra des actionnaires capables de lourds investissements au sein de la Société d’Exploitation délégataire de la région Bretagne.
2 – Quels nouveaux Opérateurs pour la société d’Exploitation de RNS ?
Une chose est sûre, la CCI n’a pas la capacité d’investir suffisamment tant elle a besoin de fonds pour son propre fonctionnement. De plus ses pratiques financières et ses erreurs stratégiques passées (le tout Air-France), ont conduit à la dégradation actuelle des résultats de RNS.
Il serait donc paradoxal de reconduire la CCI dans les mêmes fonctions (sauf à lui attribuer une part minoritaire des actions).
Pour l’ADARB Il serait souhaitable de confier la majorité du capital de la future Société d’Exploitation à des actionnaires/opérateurs ayant les compétences professionnelles requises, les moyens financiers et la volonté d’investir.
Parmi les actuels postulants on peut citer Eiffage ou Vinci capables de répondre à cette demande.
Le choix d’autres compétiteurs, comme Sealar opérateur ancré dans les territoires mais sans capacité financière suffisante (sauf à obtenir un prêt garanti par la Région), signifierait probablement l’abandon d’un rayonnement euro-méditerranéen pour la plateforme bretonne. Edeis opérateur spécialisé dans l’aviation de loisirs et d’affaires ne serait pas dimensionné aux besoins de l’aéroport rennais.
3 – En résumé
L’ADARB souhaite que les responsables de la Région Bretagne propriétaire de l’aéroport,
– Fixent aux délégataires l’objectif d’1 million de passagers le plus rapidement possible, dès 2029.
– Choisissent un ou deux opérateurs professionnels à qui ils pourront confier la majorité des parts (au moins 70%) sur la base d’un programme de développement ambitieux, (Tels Vinci ou Eiffage par exemple)
– Sélectionnent des opérateurs et actionnaires capables d’attirer à Rennes de nouvelles compagnies comme Volotea, Easyjet , Transavia, etc..
– Admettent éventuellement dans le tour de table des acteurs sociaux-économiques locaux motivés, eux, par le développement euro-méditerranéen de l’aéroport de Rennes-Bretagne.