Une urgence planétaire
En vue de réduire leur impact sur l’environnement, l’ensemble des moyens de transport – terrestres, maritimes ou aériens – doit passer rapidement d’une énergie carbonée à de nouvelles énergies durables sans rejet de gaz à effet de serre. Mais autre condition essentielle et indissociable, ils doivent avoir le minimum d’impact sur l’environnement terrestre, maritime et aérien.
Ainsi, comparer les moyens de transport sur le seul critère du rejet de CO2 est un artifice de raisonnement qui amoindrit l’argumentation des anti-avions. C’est pourquoi l’intérêt général de la biosphère impose une comparaison de tous les modes de transports quant à l’ensemble des conséquences environnementales qu’ils génèrent. En outre, il faut aussi les comparer sur la qualité des services rendus, leurs performances, leurs coûts économiques globaux et leurs étendues d’action.
Un moyen de transport idéal : Quel serait-il ?
Dans le cadre des accords internationaux sur le climat, l’idéal pour un moyen de transport serait donc de viser le minimum de nuisances et d’impacts sur la nature avec leur facilité à rapprocher les peuples en temps et en distance. En même temps, Il devrait pouvoir assurer son fonctionnement par les seules ressources de son commerce. Il doit préserver la diversité et la liberté de choisir le mode le mieux adapté aux besoins des usagers.
A. Le transport aérien : Quel impact sur l’environnement ?
En matière d’infrastructure l’avantage est largement à l’avion. En effet que dire des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles recouvertes de routes goudronnées dans le monde entier pour l’unique transport automobile ? Que dire des surfaces agricoles et foncières exigées pour le transport ferroviaire, ou encore des impacts toxiques que le transport maritime fait subir à l’air, à la flore et la faune maritime ?
Le transport aérien, sauf émission de Co2, est le moyen de transport ayant globalement le moins d’impact sur l’environnement face aux transports terrestres, ferroviaires et maritimes. De très loin, car il ne nécessite qu’une infrastructure limitée au sol. Il suffit de comparer les surfaces au sol des principaux aéroports français avec l’ensemble des terres exigées pour les réseaux routiers et ferroviaires.
Reste donc pour le transport aérien à résoudre le problème du Co2.
B. Pourquoi le monde aérien réduira-t-il plus vite ses émissions de Co2 ?
Parce que c’est vital pour lui. Contrairement aux entreprises de transport lourdement subventionnées par la solidarité nationale et pour qui la rentabilité n’est pas un objectif, le monde de l’aviation se doit d’être beaucoup plus réactif. Il ne peut vivre que de ses réussites commerciales. Il doit impérativement s’adapter au marché et au respect des règles écologiques sous peine de disparaître. Sa transition accélérée vers un monde décarbonné est la condition de sa survie. C’est pourquoi, des progrès rapides sont déjà réalisés ou en préparation : énergies décarbonnées, et hydrogène vont rapidement se substituer au kérosène. Dès aujourd’hui des avions court-courriers électriques sont en voie d’homologation.
- Réduction des émissions Co2 : les progrès en cours
Les progrès technologiques s’accélèrent : les A320Neo font 50% de bruit en moins, et consomment 15% de kérosène en moins que les moteurs actuels, et Safran annonce 30% conso de moins en 2030 avec l’open rotor. Airbus prépare l’avion à moteurs hybrides e-fan X. Sans compter Siemens et Rolls-Royce, qui promettent 50% de consommation de kérosène en moins pour 2035 !
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Réduction des émissions Co2 : les progrès attendus
Nous aurons d’ici peu d’années des avions (aéronefs) court-courriers électriques pour relier les principales villes françaises et proches européennes. Les taxis drones tout électrique feront aussi partie prochainement du paysage aérien.
AirBus annonce l’utilisation de l’hydrogène décarbonné pour la propulsion des avions dès 2035. Les recherches dans ce but ont démarré et devraient aboutir dès 2028 pour une utilisation commerciale au plus tard en 2035. A ce moment là, le transport aérien, avec la plus faible emprise au sol, sera de loin le moyen de transport le plus performant, le plus économique avec le minimum d’impact sur l’environnement.
L’Etat français soutient la recherche afin de «réduire drastiquement les émissions de carbone de la prochaine génération d’avions»
C. Pourquoi le transport aérien est beaucoup moins couteux que la plupart de ses concurrents ?
Excepté en période de pandémie et pour les compagnies à capitaux publics, ce moyen de transport est rentable économiquement. Il n’est pas subventionné par les pouvoirs publics. Sauf modèle économique mal adapté, les compagnies à bas prix doivent se suffire à elles-mêmes. Dès lors qu’une compagnie aérienne (hors service public) n’est plus rentable elle disparaît, les exemples sont nombreux. A ce régime, le transport ferroviaire en France s’effondrerait ou n’existerait plus que de façon très limitée (C’est d’ailleurs le cas aux US).
Hormis les compagnies nationales subventionnées, le transport aérien s’autofinance par le seul produit de son commerce.
D. L’avion un transport performant
Les transports terrestres ne traversent pas les océans. Et les transports maritimes, en attendant les bateaux à voiles, ajoutent à leur lenteur les plus grosses émissions de gaz toxiques à effet de serre. Exemple un Ferry émet 267g équivalent Co2 par km contre 209g équivalent Co2 pour un avion long-courrier. L’avion est le mode de transport le mieux adapté aux exigences du déplacement rapide sur toutes les distances et répondant à l’attente des usagers.
E. La honte est-elle une vertu ?
- Etudes sérieuses ?
Les « shamers » ou les « honteurs » voient dans l’avion un bouc émissaire seul responsable de tous les « péchés » écologiques du monde et qui de plus serait réservé aux classes privilégiées. Dommage pour leur cause car cette vision ne s’appuie malheureusement pas sur la réalité des faits, surtout en France. Avec seulement 2% du Co2 mondial émis, la responsabilité des transports aériens reste marginale aujourd’hui et surtout négligeable à court et moyen terme.
Les études sur lesquelles les « anti-avions » se basent pour dénoncer le transport aérien ne tiennent donc en considération ni les facteurs économiques ni même l’impact global écologique des transports terrestres ou maritimes.
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Réservé aux riches ?
A ce jour, l’avion est accessible à tous puisque il revient souvent moins cher pour les usagers que les déplacements en automobile ou en train. Pour les mêmes destinations nationales, il suffit de consulter internet pour comparer le prix des billets d’avion, avec le train :
Le prix plancher des billets d’avion sur les vols domestiques est souvent moins élevé que le prix des billets de train. Pour exemple : le vol direct Rennes-Nice par EasyJet c’est 30€ en 1h50 contre 41€ en 12h de train plus le changement de gare à Paris pour la SNCF. Un vol direct Rennes-Toulouse est à 34€ en 1h15 contre 44€ en 7h40 pour le train avec changement à Paris (Avec un départ à 5h36 le matin !)
C’est sans doute pour cette raison que le recours à l’avion chez les 20-29 ans est plus fréquent que dans les autres tranches d’âge.
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Honte ou courage ?
La honte affichée par certains déclinistes n’a en réalité qu’un rôle expiatoire destiné à se dégager de toute responsabilité sur les dangers planétaires que fait courir la combustion des carburants fossiles. Au contraire le courage consiste à rechercher des solutions sans carbone et sans nucléaire plutôt que, comme le souhaitent nos amis « honteux », de clouer les avions au sol et ainsi restreindre l’accès au monde à leurs congénères. Les détracteurs de l’aérien ne portent ni projet, ni enthousiasme, ni solutions positives aux problèmes de la planète, mais ils contraignent au repli.
En résumé
Le transport aérien, transport d’avenir
Sauf contagion de la honte de l’avion (servi par certains comme modèle expiatoire des péchés du monde), mais débarrassé de ses émissions de Co2, le transport aérien représentera avant 10 ans un des modèles les plus performants et le mieux adapté à l’usage décarbonné du monde. En outre, dès aujourd’hui et comparé aux autres moyens de transports terrestres et maritimes, il ne nécessite qu’une faible infrastructure au sol et n’entraîne que peu d’effets sur la faune et la flore terrestres ou maritimes. Enfin, c’est aussi le modèle économique globalement le moins coûteux et un des plus performants et sécurisés pour les usagers et les contribuables.
Ce n’est pas de l’avion dont il faut avoir honte mais c’est du carburant fossile que la plupart des moyens de transports actuels brûle directement ou indirectement. Pour le reste, infrastructure et maintenance, l’avantage est à l’avion avant bien d’autres. Le recours à des énergies décarbonnées donnera d’ici peu une place de premier plan au transport aérien. Il faut donc que nos responsables politiques et décideurs économiques se préparent dès aujourd’hui à ce renversement de paradigme, notamment en préparant nos infrastructures à l’accueil de l’énergie hydrogène.