graphique-16Sept2019

Un chantier d’avenir pour la métropole rennaise

Un chantier d’avenir pour la métropole rennaise

Si l’on compare les trafic passagers dans les principaux aéroports de l’Ouest pour les
mois de mai, de juin, juillet et tout particulièrement d’août 2019, nous sommes
attristés de constater que l’aéroport de Rennes, au contraire de ses concurrents, est
le seul du Grand Ouest a connaître une telle régression. Moins 6,8% pour Rennes !
Dans le même temps à Brest et Nantes le trafic connaît une progression à deux
chiffres en juillet et dépasse les 20 % en Août à Nantes ! C’est un bilan
catastrophique pour les responsables de la capitale bretonne.
A cela, il y a plusieurs explications :
1 – Depuis plusieurs années les actionnaires de la SEARD, la société d’exploitation,
travaillent essentiellement avec Hop et Air France. A titre d’information en 2018, plus
de 65 % des passagers à Rennes étaient transportés via Hop ou Air France ! Une
quasi exclusivité laissé à un opérateur qui de temps en temps allait même jusqu’à
offrir de nouvelles lignes à des prix concurrentiels. Alors pourquoi s’en faire?
2 – Les actionnaires s’en sont satisfaits. Cela assurait l’existence d’un petit aéroport
sans ambition mais profitable. Pas besoin d’investir ou si peu.
3 – Dans le même temps : A Nantes comme à Brest et dans les principales
métropoles françaises les gestionnaires ont attiré les compagnies à bas coût. Ainsi il
y a plus de 23 compagnies à desservir l’aéroport de Nantes, 9 à Brest et seulement 7
compagnies régulières à Rennes.
4 – À mettre tous ses oeufs dans le même panier … voici ce qui arrive :
Document ADARB réalisé le 16 septembre 2019 2
En 2019 Air France/Hop a diminué sa voilure sur tous ses court-courriers par
manque de pilotes et d’avions adaptés. Plusieurs lignes et rotations ont été
supprimées en 2019 et si bien qu’Air France à Rennes a perdu 10 % de ses
passagers entraînant une involution du trafic total à Rennes. (Voir le tableau joint)
Il y a là la marque d’un manque total d’anticipation de la part de tous les
responsables qui n’ont pas su imaginer l’abandon de NDDL ni vu l’impérieuse
nécessité d’un aéroport européen à Rennes.
Seul comptait un profit immédiat pour les uns et la LGV pour les autres.
Or la donne a changé.
Si les responsables rennais ont réellement la volonté de faire de Rennes une
métropole européenne, il faut investir rapidement dans la création de nouvelles
lignes aériennes en lien avec les grands centres économiques et touristiques
européens et du pourtour méditerranéen.
Il est temps pour les délégataires comme pour les gestionnaires de passer à une
autre dimension, à une autre vue. L’effet LGV sur l’économie rennaise va vite
atteindre ses limites car on ne pourra pas multiplier les voies de chemin de fer autour
de Rennes ni raccourcir les distances avec les grandes villes européennes.
C’est pourquoi l’ADARB suggère :
1 – La création de nouvelles lignes au départ de Rennes grâce à de nouvelles
compagnies à « Bas Coût ». Certes cela se fait aux dépends de la rente mais ça
s’appelle de l’investissement.
2 – Travailler à une harmonisation du trafic aérien entre Rennes et Nantes. (C’est
d’ailleurs ce que commencent à demander certains nantais).
3 – Faire appel à des actionnaires plus ambitieux, capables d’investir et croire au
potentiel de la métropole rennaise.
4 – Une certaine fermeté de la part des responsables régionaux pour remettre en
cause le CDSP actuel.
Ici comme ailleurs, croire que les avions tombent du ciel est une politique non
seulement dangereuse, mais assurément … sans avenir.
Un véritable aéroport régional européen à Rennes, c’est investir pour l’avenir
économique de la métropole bretonne et le désenclavement de la Bretagne. Voilà le
chantier et le défi à relever par nos responsables tant politiques qu’économiques.

 

Hervé CAVALAN
Président de l’ADARB

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